À la veille du départ du 19eme Trophée Marie-Agnès Péron

84 bateaux sont inscrits, 25 prototypes et 59 bateaux de série. Une douzaine de nationalités sont représentées. Et seulement 11 femmes sont dans les starting-block cette année pour cette course exigeante. Le Trophée Marie-Agnès Péron se coure sur 220 milles le long de la cote sud bretonne, il faut gérer le peu de sommeil disponible, son alimentation et son hydratation.
C’est comme un sprint d’une trentaine d’heures.

de gauche à droite : Annabelle Moreau, directrice de course, Chantal Delangle Müller, coordinatrice des bénévoles et Laurent Balliet, cheffe de base du Winches Club.

Ce mercredi, 15 bénévoles (dont une dizaine de l’association Optimiste 29) finalisent les contrôles de sécurité sous la houlette de la coordinatrice Chantal Delangle Müller qui officie depuis 15 ans à ce poste. Les contrôleurs font la déclinaison de tout le matériel de sécurité obligatoire à bord du navire pour partir en course. Il y a une trentaine de contrôles à effectuer par jour. Et aux dires de Chantal, tout se passe très bien.

Annabelle Moreau devient historiquement cette semaine la deuxième femme directrice de course au large en France après Sylvie Vian, et après une vingtaine d’années comme adjointe de direction.

Quelle est sa mission ?

Avant la course :
– Valider les documents et instructions de courses avec le comité de course
– Demander les autorisations auprès des autorités de l’Etat avec l’organisateur (ici le Winches Club)
-Régler les questions de sécurité inhérentes à l’évènement

Pendant la course :
Assurer la sécurité sur l’eau.
La direction de course, ce n’est pas de gérer l’aspect sportif de l’évènement, cela incombe aux arbitres de la FFV.
Sa mission est de faire en sorte que les bateaux soient en sécurité et que tout se passe bien sur l’eau et de gérer avec les bateaux accompagnateurs et le cas échéant les CROSS d’éventuelles interventions en espérant évidemment qu’il y en ait pas !

Comment se présente ce 19eme Trophée Marie Agnès Péron ?

« Plutôt sportif et rapide, les conditions météorologiques s’annoncent praticables mais plutôt musclées. On attends un vent de 20-25 nœuds de nord-est établi et des rafales.
Ce sera une course rapide, peut être même proche d’un record, les routages annoncent les premières arrivées 24 heures après le départ soit aux alentours de midi vendredi.
En cette année de mini transat, il y a quand même beaucoup de nouveaux skippers, la flotte est assez hétérogène. Ce qui rend les choses un peu complexe dans la création des parcours car il faut à la fois penser aux premiers mais aussi et surtout aux derniers, passages à niveaux, zones de tirs, la météo. Il ne faut pas oublier les derniers. »

La mixité semble le grand thème de la classe Mini en 2023, quel est ton avis sur cette question ?

« La mixité est un thème important. On ne peut pas nier que les femmes sont sous évaluées, défavorisées. La discrimination positive est un peu gênante pour moi qui suis pour l’égalité mais je crois qu’une obligation est nécessaire pour que les choses rentrent dans les mœurs.
Je préfère être reconnue pour mes compétences que pour mon sexe évidements. »

Laurence Balliet alias « lolo » est cheffe de base du Winches Club depuis le mois de novembre 2022. Le Mini ne lui est pas du tout inconnu, elle a en effet effectué plusieurs convoyages et s’est alignée au départ de la PLM en ce début d’année. « Une belle météo et un bel investissement de la part des bénévoles, de la fatigue mais beaucoup de soutiens » ainsi résume t’elle cette première organisation des courses à Douarnenez. « J’essaye de coordonner le mieux possible les belles énergies et de prendre soin au maximum des gens pour qu’ils aient eux même le maximum d’énergies pour prendre soin des ministes. Le winches club s’investit beaucoup dans la voile pour tous et pour toutes et ça a lien fort avec la classe mini qui est une porte d’entrée pour la course au large pour toutes et pour tous. »

Ce soir le briefing météorologique à lieu à 18h00.
Le départ de la course est prévue demain à 13h00.