Une question à Irina Gracheva

Après avoir rencontré un problème sur la quille du 800 lors de la Duo Concarneau qui a immobilisé le bateau au chantier, Irina Gracheva a trouvé un moyen de s’aligner au départ du Trophée Marie-Agnès Péron.

Irina peux tu nous expliquer pourquoi il est important que tu participes au Trophée Marie-Agnès Péron et comment tu abordes la course ?

Irina : « Cette course est importante pour beaucoup de raisons.  Personnellement, j’ adore tellement Douarnenez et l’ambiance au Winches Club.  Nous sommes toujours très bien reçues et j’ai adoré participer aux courses ici depuis 2018.  Pour les raisons sportives je voulais assurer ma position au Championnat de la France en solitaire. C’est un résultat personnel et j’ai le droit de continuer en proto. Actuellement, je suis en première au Championnat et je vais faire le maximum pour le rester.  Cette année a été très difficile pour les concurrents étrangers et j’ai fait beaucoup d’efforts pour trouver un bon bateau, naviguer vite et fort, et être en France pour tous les courses. Pour moi le MAP est une course très importante alors j’ai fait tout ce qu’il fallait pour y être.  Mon bateau pour cette course est un vieux proto, construit en 2003, avec les vieilles voiles d’origine. Le bateau n’a pas fait une course depuis 2008. Je ne m’attends pas à naviguer vite mais c’est une bonne opportunité de naviguer dans un bateau dans son état d’origine et d’avoir le même esprit que les skippers de 2003-2008. C’est l’esprit des Mini !  C’est Rémy qui m’a prêté ce bateau et c’était vraiment gentil de sa part.  Rémy et sa femme ont fait beaucoup pour faire naviguer le 433 encore une fois, mais les travaux pour lui remettre dans un bon état ne sont pas encore terminé. »

L’ancien Douarneniste !

Clément Santoro a 31 ans, il est ingénieur-architecte navale chez Piriou à Concarneau.

Il a débuté en habitable au Winches Club en 2007 puis a effectué deux saisons en Mini tout en assurant la gestion du pole de Douarnenez en 2010 et 2011. Ensuite, Clément s’en est allé courir le Tour de France à la voile, puis jusqu’en Martinique dans le circuit Formule 18.


En décembre 2019, il achète Pogo Dancer, le Pogo3 908, et se retrouve directement face à la crise Covid. Au terme d’une année rétrécie et après avoir participé à la Duo Concarneau, Le Trophée Marie-Agnès Péron est la première course solitaire de la saison pour Clément. Mais son enthousiasme est intact : «  je suis content de retrouver l’ambiance propre à la Classe Mini. J’avais d’abord imaginé faire la Mini-transat l’année prochaine, mais vu la conjoncture je vise maintenant 2023. »

A un jour du départ.

A la veille du jour J, il faut bien le constater, il y a eu en 48 heures une série de désistements. Pour diverses raisons une douzaines de marins ont renoncés à prendre le départ. On remarque en particulier l’absence d’Ambrogio Beccaria et de Chaffoil que l’on annonçait grands favoris pour le Trophée. Cela rebat donc les cartes et ouvre le champs des possibles pour le podium.

Au départ qui a été retardé à 13h demain jeudi, il n’y aurait donc plus que 48 marins, dont 7 femmes.

Le brieffing de la course est lui prévu ce soir à 17h.

Basile Bourgnon Benjamin de l’épreuve

Du haut (très haut : 1m95) de ses 18 ans, Basile est le plus jeune au départ du Trophée Marie-Agnès Péron cette année. Il est arrivé dans la Classe Mini pour apprendre sur ces petits bateaux à la fois techniques et rapides. Et il a choisi la catégorie série : « Dans cette catégorie c’est le skipper qui fait la différence ». Son bateau est un scow, plan Raison, le maxi 975 – Aelig – Edenred.

Basile est loin d’être un novice et a déjà à son actif la Transatlantique Jacques Vabre en double avec Emmanuel Le Roch sur Class40 en 2019. Cette année en Mini solo, il a fait un bout des Sables-Les Acores en Baie de Morlaix avant d’abandonner sur blessure et la Mini en Mai où il finit 13 ième. Il a également couru la Duo Concarneau toujours en compagnie d’Emmanuel Le Roch, et ils sont arrivés en 8 ième position.

Si on remonte à 2018, on a aussi pu le croiser sur les ponton de Tréboul pendant le Grand Prix Guyader alors qu’il régatait sur Diam24.

Mais pour l’heure il se concentre sur le Trophée Marie-Agnès Péron et espère surtout ne pas avoir froid durant la course. Ensuite, le bateau retournera au chantier pour être amélioré et fiabilisé. Le point de mire, pour Basile, est bel et bien 2021 et la mini-transat.

J-3

Nous voici à 3 jours du départ, demain commenceront les contrôles de sécurité sous l’égide de Nathalie Monier, Présidente du comité technique, et une bonne moitié des bateaux attendus emplissent la darse à Tréboul. On compte ce lundi un peu plus de 60 inscrits de 8 nationalités différentes. Et les bénévoles s’activent aux derniers préparatifs sous un crachin bien automnal.

Nathalie Monier

Une première bonne nouvelle est qu’Irina Gracheva, première au classement des prototypes, a trouvé un bateau pour remplacer momentanément le 800 et s’alignera au départ avec le plus ancien des navires de la flotte, le 433.

Coté Météorologie, une autre bonne nouvelle, Jean-Jacques Quéré notre spécialiste, nous indique que les choses s’annoncent plutôt bien pour le Trophée. Le départ devrait s’effectuer sous un vent de nord-nord-est de 8/12 nœuds qui mollirait à la nuit. Il faudrait alors bien négocier la marée à gros coefficient associée à l’absence de vent. Le lendemain, ce dernier passerait au sud-est. Une inconnue subsiste quant à la dépression qui se profilera alors au grand large de la Bretagne et qui déterminera la force du vent pour la fin de course estimée pour le moment entre 17 et 20 nœuds.

L’automne est là !

A une semaine du lancement du Trophée Marie-Agnès Péron les préparatifs vont bon train. Les skippers vont notamment devoir affronter deux longues nuits, fraîches et humides en solitaire en sud Bretagne. En effet la physionomie de la course évolue, elle qui se dispute habituellement en juin aura lieu au cœur de l’automne. Cet élément ne va pas être sans conséquence sur le moral et le physique des compétiteurs. La saison retardée et remaniée par la Covid va donc nous amener son lot de surprises. Si on ajoute à cela qu’aux vues des 4 courses précédentes, certains cherchent encore le mode d’emploi complet de leur bateau (notamment en prototype) la course reste très ouverte.

On notera la présence d’Ambroggio Beccaria au palmarès impressionnant sur le 969, Chaffoil (seul foilleur) qui est le grand favori. On peut compté également avec Fabrio Muzzolini qui prend doucement en main Tartine, le 945, et Victor Turpin sur le 850, Fanao’, pour ce qui est des prototypes. Irina Gracheva a réalisé un brillant parcours cette saison, mais la quille de son bateau, le 800 Canopus, a cédée lors de la Duo Concarneau. En quête d’un bateau de rechange, elle va mettre tout en œuvre pour s’aligner au départ la semaine prochaine.

Coté série, Sur Pogo 3 Léo Debiesse domine cette saison particulière. Les autres prétendant au podium naviguent tous sur des scows (bateaux à étrave ronde) : Hugo Dhallenne sur le 979, Jean-Marie Jézéquel sur le 951 et Anne-Claire Le Berre sur le 1005 qui a remporté la duo Concarneau avec Davy Beaudart. On suivra aussi de près Julie Simon sur le 963 et Marine Legendre sur le 902, Pil Poil.

Rendez-vous donc la semaine prochaine, Le départ est prévu jeudi 15 à 12h00.